L’innovation scientifique derrière nos solutions de recyclage : rencontre avec Ernie Simpson

Lors d’un déplacement au siège de TerraCycle, à Trenton, aux États-Unis, notre équipe Europe a eu la chance d’échanger avec Ernie Simpson, le Vice-Président du département Recherche et Développement de TerraCycle. Il va nous aider à mieux comprendre l’innovation scientifique derrière nos solutions de recyclage. 

Vous reconnaîtrez peut-être Ernie, le fameux monsieur en blouse blanche qui illustre la partie « Ce que deviennent les déchets » sur les pages de nos programmes ! Dans cet article, Ernie va tout nous expliquer sur son domaine d’expertise : le recyclage des déchets difficilement recyclables.

Depuis quand travaillez-vous à TerraCycle et quel est votre rôle dans l’entreprise ?

J’ai commencé à travailler à TerraCycle en février 2010 en tant que Directeur de l’ingénierie des matériaux et aujourd’hui je suis le Vice-Président du département Recherche et Développement de TerraCycle.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai étudié la science polymère et la physique polymère (la science des matières plastiques). J’ai commencé à travailler dans les années 1970 dans le grand groupe de l’industrie chimique DuPont dans le Delaware (États-Unis). J’ai ensuite travaillé dans différentes entreprises, notamment chez Johnson&Johnson, dans l’industrie pharmaceutique. Je m’occupais alors de trois domaines ; les possibles utilisation de la matière plastique, le développement de nouveaux équipement médicaux et la recherche pharmaceutique. J’ai quitté Johnson&Johnson en 2007 puis j’ai travaillé comme consultant avant de rejoindre TerraCycle en 2010.

Comment êtes-vous tombés dans le recyclage ?

Le recyclage c’est pour moi un vrai casse-tête ! Il est très facile de travailler des matières vierges, mais quand on s’attaque au recyclage, c’est une autre histoire. On parle ici de déchets – littéralement le contenu de nos poubelles – et de comment on peut isoler les différents composants de ces déchets pour les transformer en matière utilisable. C’est un processus bien plus compliqué, et il est nettement plus intéressant de travailler dans le recyclage, que dans l’industrie du plastique traditionnel.

Comment réussissez-vous à trouver des solutions de recyclage pour ces déchets difficilement recyclables ? Pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez dans le département R&D ? 

Quand je travaille sur le recyclage d’une nouvelle matière, je commence d’abord par regarder le site de l’Office Américain des Brevets, une base de données qui contient toutes les informations sur tous les brevets et idées originales qui existent. Je recherche alors s’il existe déjà un brevet qui permet de recycler cette nouvelle matière.

Ernie dans le laboratoire

Si un brevet existe déjà, nous ne sommes pas censés utiliser la même méthode de recyclage sauf si nous payons pour utiliser ce procédé. C’est pour cela que je vérifie toujours avant de développer une méthode de recyclage car je ne veux pas que quelqu’un appelle TerraCycle pour dire « vous avez volé notre idée ! ».

Ensuite, à partir de là, je teste et vérifie la composition de la matière pour être sûr qu’elle peut être fondue. J’utilise l’expérimentation et ma connaissance des matériaux afin de schématiser le procédé de recyclage. Comme nous ne possédons pas les machines utilisées pour le recyclage, nous avons l’habitude de transmettre ce schéma à des usines en externe afin qu’elles puissent précéder au recyclage. Nous signons avec ces usines un accord de confidentialité avant de leur envoyer notre méthode de recyclage pour nous assurer que ce procédé ne sera pas utilisé par d’autres.

Quel est le type de déchets qui vous a donné le plus fil à retorde ? Et comment vous avez réussi à le recycler ?

Le plus difficile je dirais que c’étaient les couches car elles contiennent des déchets organiques. La difficulté est d’abord de stériliser la couche et de trouver la bonne méthode pour séparer la partie qui contient de la matière organique et la partie extérieure de la couche. Enfin, nous devons nous assurer que la partie extérieure de la couche est suffisamment propre pour une future transformation – en tuile pour les toitures et en banc public par exemple.

C’était vraiment un défi pour moi parce que nous avons dû utiliser beaucoup de méthodes différentes pour obtenir le produit fini (de nouvelles méthodes de séparation et de nettoyage).

D’après vous, est qu’il existe des produits impossibles à recycler ?  Ou est-ce que l’on peut vraiment tout recycler ?

Jusqu’à aujourd’hui, je ne me suis jamais retrouvé devant une matière que nous ne pouvions pas recycler. Il y a juste de déchets qui nécessitent plus d’étapes que d’autres pour obtenir le résultat souhaité. Souvent, vous arrivez à recycler une partie de l’objet et le reste a besoin de plus de recherche pour pouvoir être recyclé, dans ce cas vous changez de méthode.


C’est ici que la magie opère !

J’ai récemment travaillé sur les linguettes désinfectantes et nous allons devoir appliquer un processus très précis pour les recycler. Nous allons utiliser une méthode spéciale pour que chaque lingette soit assez finement broyée pour pouvoir être extrudée.

Donc oui je vous confirme que tout est recyclable !

***

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet article et regarder cette vidéo :

Si vous avez d’autres questions concernant le traitement des déchets par TerraCycle, n’hésitez pas à nous contacter ou à laisser un commentaire sous cet article.

4 commentaires sur “L’innovation scientifique derrière nos solutions de recyclage : rencontre avec Ernie Simpson

  1. Article très intéressant. Merci à Ernie pour toutes ces solutions de recyclage.
    Ce sera extra de pouvoir recycler également les lingettes,
    comme les emballages de produits ménagers via la collecte Febreze.

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  2. Il est très intéressant de pouvoir recycler tout ce que l’on peut, mais est-ce que cela est toujours avantageux pour l’environnement ? Disposez-vous d’études montrant que le recyclage de tel type de déchet n’est pas plus émetteur en GES par exemple ? En prenant en compte toutes les étapes bien sûr, du transport à la confection d’un nouveau produit, en passant par le processus de recyclage.

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    1. Bonjour Clément, merci pour votre commentaire. TerraCycle recycle les déchets qui sont considérés comme « non-recyclables » et ainsi les détourne de l’incinération ou de l’enfouissement. Le recyclage transforme les déchets en une nouvelle matière première utilisée dans la fabrication de nouveaux objets. Cela permet de limiter le besoin d’extraire du pétrole pour créer du nouveau plastique vierge. Nous avons effectivement réalisé des études sur différents flux de déchets qui montrent que le recyclage est moins impactant pour la planète que l’incinération.

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